Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
RoseSelavy
Archives
RoseSelavy
13 novembre 2010

La bouche qui mange ne parle pas de Janis Otsiemi (Editions Jigal)

Voici donc un polar gabonais. C’est avant tout un instantané de vie à Libreville autour d’une poignée de losers, de bandits pas de grand chemin oh non, des braqueurs, des escrocs, des maîtres chanteurs… mais aussi des flics brutaux et ripoux, du patron (le colonel Tchicot) à ses subalternes.
Ce livre est politique en ce sens où l’auteur ne dénonce pas la corruption qui gangrène tout en Afrique : du plus haut placé, ayant suffisamment de pouvoir pour commanditer des crimes ignobles, à celui ou celle au plus bas de l’échelle n’ayant pas suffisamment d’argent (ou voulant toujours plus) pour résister à ces propositions infâmes. Janis Otsiemi raconte un état de fait et c’est ce qui glace et ce qui fait la force de ce livre où la part belle est faite à la langue, au langage, celui que l’on parle à Libreville. Si cette humanité n’est pas reluisante, la façon de la présenter est assez irrésistible. Côté expressions, c’est un festival. Des proverbes à foison, de l’incontournable « Qui mange une noix de coco fait confiance à son anus » au moins connu « Quand le pangolin et le varan se battent, toi l’écureuil, ne t’en mêle pas ». J’avoue un faible pour : « l’affaire qui devait être une balade de santé comme l’autre fois allait camembérer comme des œufs pourris. » Janis Otsiemi est également essayiste. Son polar est porté par un vrai regard, sans complaisance, sur son pays. Un auteur et une maison d’édition (très belle maquette) à découvrir.

Partenariat avec Blog O Book.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité